Blacklist d’IP : définition et conseils

Un des termes les plus utilisés en cybersécurité est « blacklist ». Ces blacklists sont une des menaces principales auxquelles sont confrontés les professionnels du marketing, notamment ceux en charge des campagnes emailing. Pourtant, peu nombreuses sont les personnes à savoir combien elles peuvent affecter votre délivrabilité et vos envois d’emails en général.

Les listes noires, listes de blocage ou blacklists sont des répertoires d’adresses IP qui ont été identifiées comme générant beaucoup de spams par les différents Fournisseurs d’Accès à Internet – ou FAI – comme Orange, SFR ou Free, et webmails (Gmail, Outlook, Laposte.net, Yahoo, Hotmail…). En d’autres termes, si une adresse IP est inscrite sur la liste noire d’un service d’emailing, cela signifie que son utilisateur a de fortes chances d’être un spammer.

Par ailleurs, si les adresses IP peuvent être inscrites dans les listes noires, il en est de même pour les noms de domaine. Cela signifie qu’à moins que vous n’envoyiez vos emails depuis une adresse IP différente, les messages envoyés au nom de votre marque (utilisant son nom de domaine) seront eux aussi captés par les blacklists, empêchant de les faire arriver à destination.

Plusieurs raisons différentes peuvent être à l’origine de la mise sur blacklist de votre adresse IP ou de votre nom de domaine.

La première raison, la plus évidente, est que vous envoyez des spams. Si de nombreux destinataires marquent vos messages comme étant du courrier indésirable, les FAI et webmails vous remarqueront et auront vite fait de vous mettre sur leur blacklist.

Parfois, il se peut que, même si le contenu même de votre message n’est pas du spam (attention tout de même : certains mots ont plus tendance à déclencher l’alarme anti-spam que d’autres), vos messages soient considérés comme tels si vous les envoyez à des contacts qui ne sont pas intéressés. Par exemple, ce peut être le cas si vous avez acheté ou loué une liste de contacts. Sachez que l’utilisation de listes achetées est une très mauvaise pratique en termes d’email marketing. C’est pourquoi les FAI et webmails auront tendance à bloquer les expéditeurs susceptibles d’utiliser de telles listes.

Il se peut que vous soyez victime de phishing (ou hameçonnage), une technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité.

Il arrive en effet que des utilisateurs voient leurs adresses email ou noms de domaine piratés. Ces adresses compromises servent alors à envoyer des courriers indésirables, détruisant au passage la réputation de l’adresse, ce qui la conduit inexorablement à être mise sur liste noire. Nous vous conseillons de réaliser régulièrement des scans anti-virus sur votre ordinateur afin de vous assurer qu’aucun logiciel malveillant ne puisse se procurer vos identifiants.

Les institutions connues comme les Finances Publiques, ou des grands acteurs du e-commerce ou de la logistique, sont parmi les marques les plus usurpées. Veillez toujours à vérifier qui vous envoie vraiment un email avant de cliquer dessus.

Enfin, il se peut que votre adresse IP soit inscrite sans raison sur une blacklist. Cela est peut-être lié au fait que vous utilisiez une adresse IP partagée. Si un des utilisateurs ne respecte pas les bonnes pratiques, il peut impacter l’ensemble des personnes utilisant cette même adresse IP.

Si l’administrateur de l’adresse IP ne la surveille pas assez attentivement (en demandant à l’utilisateur réfractaire de se conformer aux bonnes pratiques voire en le bannissant), elle peut se retrouver en sur liste de blocage. Le comportement de tiers peut donc également impacter négativement votre délivrabilité. C’est pourquoi vous devez prêter une attention accrue aux politiques d’envoi des services d’emailing (comme Mailjet) que vous pouvez utiliser, où les adresses IP et serveurs mutualisés sont courants.

Si vous avez un doute sur la bonne délivrabilité de vos emails (c’est-à-dire sur le fait que vos messages arrivent bien en boîte de réception) et que vous pensez donc figurer sur une blacklist, une décision s’impose : vérifier que vos adresses IP et noms de domaine ne figurent sur aucune blacklist.

Il existe une multitude d’outils gratuits et très simples d’utilisation, comme Sitechecker, IPVoid ou WhatIsMyIPAddress, vous permettant de savoir si votre adresse IP ou votre nom de domaine figurent sur les blacklists les plus utilisées. Il vous suffit d’entrer votre adresse IP ou votre URL dans la barre de recherche.

• Sitechecker : disponible en français, Sitechecker propose une offre d’appel gratuite pour vérifier si votre nom de domaine ou votre adresse IP figurent sur des listes noires. En outre, la page dédiée à la vérification de blacklists vous offre de multiples explications détaillées sur l’importance de ces vérifications.
• IPVoid : le vérificateur de blacklists d’IPVoid peut sembler minimal. Mais il fait partie d’un ensemble d’outils dédiés à la réputation des adresses IP et des noms de domaine. C’est l’endroit idéal pour effectuer un check-up complet de vos domaines.
• WhatIsMyIPAddress : assez minimal elle aussi dans sa forme, la page de vérification des blacklists de WhatIsMyIMAddress répertorie également les différentes listes utilisées, utile pour identifier les grands acteurs de la lutte anti-spam.

Sur Sitechecker comme sur les autres sites mentionnés, le processus de vérification se fait simplement en entrant votre adresse IP ou votre nom de domaine dans la barre de recherche

Ces outils effectueront alors une recherche pour tous les domaines associés à l’adresse IP, puis produiront un diagnostic vous indiquant si oui ou non votre IP ou votre domaine sont blacklistés, et, le cas échéant, vous indiqueront quelles sont les listes concernées. Vous pouvez alors prendre les mesures nécessaires pour rectifier le tir.

Vous pouvez par ailleurs directement consulter les listes mises à jour très régulièrement par des institutions de veille anti-spam comme Spamhaus ou SpamCop. Ces sites spécialisés dans le Domain Name System-based blocklist (DNSBL) sont reconnus par l’industrie de l’emailing dans son ensemble pour leur rôle dans la lutte contre les pourriels. Leurs blacklists font référence et sont largement utilisées par les webmails et FAI.

Si vous découvrez que vos adresses IP ou noms de domaines apparaissent bien sur certaines listes, entrez en contact avec les administrateurs de ces blacklists afin de comprendre ce qui a conduit à ces inscriptions et comment ne plus y figurer.

Plusieurs actions doivent être menées :

• Demandez pourquoi vous avez été blacklisté : vos emails sont peut-être arrivés dans un piège à spam. À moins qu’il ne s’agisse d’un volume de plaintes pour spam trop élevé. Quoi qu’il en soit, vous devez comprendre pourquoi le gestionnaire de la liste de blocage a inscrit votre adresse IP dedans.
• Donnez des preuves : souvent, un taux de spam élevé est synonyme de listes de contacts achetées. Si vous envoyez des emails à des adresses légitimes, présentez la preuve que vos destinataires vous ont bien leur accord en opt-in (ou mieux, en double opt-in). Si vous êtes victime de phishing, montrez que vous avez pris les mesures nécessaires pour qu’une telle faille ne se reproduise plus, par exemple en présentant vos protocoles d’authentification.
• Soyez détaillé : les institutions gérant ces blacklists sont avant tout là pour préserver la sécurité des destinataires d’emails ; elles n’ont pas d’intérêt à pénaliser gratuitement les expéditeurs. C’est pourquoi plus vous donnerez de bonne foi des explications détaillées sur les raisons ayant pu conduire au blacklistage, mieux vous serez perçu·e, et plus rapidement la situation pourra se débloquer.

Ces tâches peuvent prendre du temps et ne sont pas simples. Aussi, lorsqu’il s’agit d’éviter le blacklistage, nous ne saurions trop vous recommander de toujours prévenir plutôt que guérir.

Ces mesures de prévention passent d’abord par une infrastructure d’envoi sécurisée, qui empêche l’usurpation de votre identité de marque et garantissent des envois sûrs, pour vous comme pour vos destinataires.

Et vous devez également vous assurer que vous n’envoyez qu’à des contacts qualifiés, qui connaissent votre marque et vous ont expressément donné leur accord pour recevoir vos emails. Non seulement vous envoyez à un public déjà engagé et vous garantissez une bonne délivrabilité, mais en plus vous respectez les lois de protection de la vie privée, comme le RGPD.

Pour aider à améliorer la délivrabilité de l’ensemble de nos clients, Mailjet dispose d’une politique d’envoi d’emails détaillée. De plus, nous avons des experts délivrabilité dédiés qui gèrent au quotidien la réputation de nos clients, leurs envois ainsi que les adresses IP partagées.

Chez Mailjet, nous entretenons une relation très étroite avec les FAI, ce qui nous permet d’anticiper les problèmes qui peuvent affecter la stratégie emailing de nos clients. Ainsi, dans l’éventualité où l’une des adresses IP partagées de Mailjet est inscrite sur une liste de blocage, nos équipes peuvent intervenir rapidement, du fait de nos années de relation et d’échanges avec les différents acteurs de l’emailing, notamment les gestionnaires de blacklists. Cela nous permet d’offrir à nos utilisateurs une délivrabilité maximale.

Auteur: Thomas Hajdukowicz Spécialiste de la localisation et de la création de contenus (français) chez Sinch Mailjet